Posté le 3 novembre 2021

L’eau : quelles améliorations pour quelles pollutions ?

Portrait de Pierre Mazuer

 

Pierre Mazuer est hydroécologue et travaille actuellement avec le parc sur les impacts cumulés des retenues d’eau sur les cours d’eau au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).

 

 

  • Est-ce qu’il y a une amélioration de la qualité de l’eau en France ?

Je crois qu’il faut voir les choses à large échelle de temps. Pour la pollution organique classique tout s’est accéléré depuis la Directive Eaux Résiduaires Urbaines en 1991. Aujourd’hui, toutes les eaux usées domestiques sont assainies sauf situations illégales. Toutes les grandes villes ont des stations d’épuration performantes, et pour les bâtiments d’élevage, il y a eu une grande mise aux normes, je ne pense pas que l’on puisse encore voir du lisier déversé directement dans les rivières, choses que j’ai vu au début de ma carrière. Donc pour la pollution organique, il y a eu une nette amélioration.

  • Et pour les autres types de pollution ?

Pour la pollution industrielle, les pollutions les plus voyantes ont été maîtrisées. Il n’y a plus de rejets de substances toxiques comme ça pouvait arriver dans les années 1950. Sauf qu’à cette époque, on arrive à une révolution chimique : au niveau agricole, industriel, et individuel, on se met à utiliser une grande quantité et diversité de substances créées par l’homme. Ces substances forment dans l’environnement un mélange dont on maitrise de moins en moins les effets à long terme. On s’est rendu compte que les stations les épurent très mal, parce qu’elles n’ont pas été conçues pour ça, et les bactéries qu’on retrouve dans l’environnement ne sont pas capables de les dégrader. Donc malgré tous les efforts qu’on a pu faire, la qualité ne s’est pas améliorée autant qu’espéré. 

  • Comment détecter ces nouveaux micropolluants ? 

Aujourd’hui, si on voulait vraiment connaître tous les polluants d’une rivière, il faudrait faire des centaines d’analyses chimiques différentes, ce qui n’est pas possible. Dans ce cocktail chimique, certains éléments vont interagir entre eux et avoir des effets variables. Par exemple, certains auront un impact sur la photosynthèse chez les plantes sans affecter les animaux, et inversement. Cette difficulté à détecter ces polluants explique en partie le fait qu’on se tourne maintenant davantage sur les indices biologiques. C’est une bonne méthode en soi, mais il faut garder en tête que les animaux étudiés n’ont pas la même durée de vie que l’Homme : les cycles de vie des macroinvertébrés dépassent rarement les 3 ans par exemple.

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