Posté le 27 novembre 2025
Une gestion forestière expérimentale afin d’améliorer la résilience des jeunes peuplements
Parmi les impacts du dérèglement climatique, les atteintes à nos massifs forestiers ne sont pas les plus médiatisés. Pourtant, dans les Vosges du Nord, nos arbres aussi souffrent du réchauffement et de ses conséquences sur la faune et la flore. Pour maintenir nos forêts à un haut niveau de résilience, il convient de poursuivre des expérimentations notamment sur le repeuplement.
Dans le cadre du programme européen LIFE Biodiv’Est, deux peuplements se situant dans les forêts domaniales de la Petite-Pierre Sud et de Hanau 3 ont été désignés comme sites expérimentaux afin de tester de nouveaux itinéraires sylvicoles. Ces parcelles laboratoires ont été sélectionnées en ciblant des peuplements vulnérables, caractérisés par une très faible diversité spécifique (hêtraie et pineraie), une structure dominée par les petits bois et les bois moyens, des stations forestières drainantes et sensibles. Cette expérimentation se déroule en deux phases distinctes.
La première vise à favoriser le potentiel d’adaptation du peuplement en place et le rendre plus résistant aux aléas notamment climatiques. Au cours de cette étape, les travaux engagés en 2025 visent à améliorer la structure verticale de la forêt, identifier des arbres d’avenir stabilisateurs, sauvegarder les essences minoritaires, augmenter volontairement le flux de bois mort et les dendromicrohabitats. L’approche adoptée privilégie une adaptation fondée sur la restauration des processus fonctionnels et le renforcement de la diversité – qu’elle soit génétique, biologique ou structurelle.
La seconde phase aura pour objectif d’engager un renouvellement diffus afin d’exposer le plus tôt possible la régénération naturelle des essences en place à la sélection naturelle. Afin d’enclencher ce processus de manière anticipée des puits de lumières devront être progressivement aménagés au cours des exploitations à venir. Cette seconde phase pourra également donner lieu à des enrichissements progressifs et localisés d’essences locales plus robustes (comme l’érable champêtre, les tilleuls, châtaignier…) ou des essences à caractère thermophile issues du domaine atlantique comme le chêne pubescent. Les parcelles laboratoires feront l’objet d’un suivi sur 10 ans, portant à la fois sur des mesures dendrométriques, des analyses stationnelles (microclimat et sol) et l’évolution de certaines espèces exerçant une forte influence fonctionnelle sur les écosystèmes forestiers (nématodes, champignons, coléoptères).
À terme, ces forêts laboratoires auront vocation à devenir des sites de démonstration pour des journées techniques, des formations, des travaux universitaires et des actions de sensibilisation à destination des propriétaires et des élus.
Partenaires : ONF, PNR de la Montagne de Reims, PNR des Vosges du Nord, Sylv’ACCTES, CNPF, AgroParisTech
Financeurs : Union Européenne (LIFE et FEDER), région Grand-Est, DREAL
+ d’infos : https://biodiversite.grandest.fr/nos-actualites/la-vie-du-sol-a-nu/







